Essen — Internationale Spieltage SPIEL '12 |
C'est seulement notre deuxième Essen et l'impatience d'y retourner était grande. Certains d'entre nous ont même décidé de rester trois jours sur place, pour en profiter plus que l'année dernière. Et voici le récit des aventures de…
Bouffy Prénom : Vincent Cuvée : 1972 Couleur : Noir. Citation : "Je tente un truc là…" Jeux favoris : Mégawatts, Steam, Troyes,… pleins. |
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Kirisuto Prénom : Christian Cuvée : 1972 Couleur : Rouge. Citation : "C'est nul d'être dernier joueur." / "C'est nul d'être premier joueur." Jeux favoris : Carson City, Disque-Monde Ankh-Morpork, Race for the Galaxy. |
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Merytima Prénom : Meredith Cuvée : 1981 Couleur : Bleu. Citation : "Pourquoi je ne peux pas faire ça ? La règle ? Mais… c'est nul !" Jeux favoris : Âge de pierre, Disque-Monde, Dice Town, Fast Food, Norenberc, Scrabble. |
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Mildiou Prénom : Laurent Cuvée : 1973 Couleur : Jaune, orange, mauve. Citation : "Ah si, je l'ai dit. C'est toi qui n'écoutais pas." Jeux favoris : Caylus, Hansa Teutonica, Mégawatts, Norenberc, Troyes. |
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Fraels Prénom : François Cuvée : 1979 Couleur : Noir, rouge, vert. Citation : "Mais quel bête jeu !" Jeux favoris : Dominion, Mégawatts, Troyes. |
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Lula Prénom : Nicolas Cuvée : 1978 Couleur : Rouge. Citation : "Alors, si je fais ça, il va faire ça, donc je vais plutôt faire ça… Il n’y pensera pas ! Ah si, il y a pensé !!! Qu’il est malinois…" Jeux favoris : Hansa Teutonica, Norenberc, Vanuatu. |
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Ness (Cliodna) Prénom : Vanessa Cuvée : 1977 Couleur : Mauve. Citation : "Je comprendrai après trois minutes de jeu." Jeux favoris : Carcassonne, Fresco, Mégawatts, Piliers de la terre, Monde sans fin. |
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Talitati Prénom : Vincent Cuvée : 1977 Couleur : Vert. Citation : "Quoi ? C'est à moi de jouer ?" / "J'ai pas tout compris !" Jeux favoris : Agricola, Caylus, Dominion, Imperial, Mémoire 44, Steam. |
Komm, spiel mit ! |
Des parties, on en a faites. Bien plus que l'année dernière. Lorsque l'on a la chance de se voir libérer une table alors que l'on passe à côté, il ne faut pas hésiter. Et parfois même, ce sont les animateurs eux-mêmes qui vous interpellent alors que l'on regarde innocemment une partie en cours.
Malgré le nombre important de visiteurs dès le jeudi (plus conséquent qu'à Essen 2011 suite aux congés scolaires des allemands), nous avons pu tester une quinzaine de jeux différents sur trois jours : coopératif, stratégique, placement, cartes et/ou plateau, niveau enfant et/ou adulte. Cependant, certaines tables restaient complètement inaccessibles, comme celles de Myrmes, Archipelago (tous les deux sur le même stand). Nous avons aussi constaté que le samedi, les tables étaient consacrées plus pour le familial ou plus vendeur que pour les gamers.
À noter que beaucoup d'explications de règles de jeu sont données en allemand, en anglais (et là je remercie mes amis traducteurs), et très peu en français… Mais ceci n'a pas eu de conséquence sur l'intérêt que nous leur portions. L'allemand est tout de même fort présent sur le salon (ce qui est normal puisque nous sommes en Allemagne), certains jeux ne sont mêmes édités que dans cette langue, surtout ceux en promo ou en liquidation, mais aussi de nouveaux jeux ! Même s'il est possible de télécharger les règles par la suite (en français ou en anglais), il faut rester vigilant sur la présence de textes au niveau du matériel à manipuler. (ex : cartes).
Tweeeet (Cwali) |
Personnellement le thème m'a interpellé, de part son originalité : la migration et la survie des oiseaux ! Il est vrai que le visuel est accrocheur et agréable, néanmoins le matériel reste fragile.
C'est un semi-coopératif, puisqu'il y a deux groupes distincts d'oiseaux : les rouges-gorges et les gorges-bleues qui totalisent chacun un score en fin de partie, à redistribuer à chaque joueur selon le nombre (division équitable). C'est un groupe qui l'emporte et non un joueur !
Le placement est, somme toute, stratégique puisqu'il dépend de la quantité de nourriture stockée pour effectuer un déplacement et continuer de vivre, de plus il interfère sur les possibilités de mouvements des autres joueurs (blocage ou détour). Pour l'avoir testé, j'estime que c'est un jeu simple, attractif pour les enfants, et pédagogique puisqu'il qui permet d'aborder le thème de la survie lors de migration. Budget abordable : 25€.
Début du salon, une table libre, pas d'animateur en vue, une règle en français traîne sur la table. On tente le coup car on est attiré par l'originalité et la beauté du matériel. Nous somme quand même assez vite rejoint par quelqu'un de chez Cwali qui nous expose les règles très simples. Un peu trop peut-être.
C'est un jeu qui, une fois la beauté du matériel mis de côté, ne me paraît pas tenir sur la longueur. Ce n'est pas un jeu qui me donnerait envie d'y rejouer au-delà d'une ou deux parties. Mais c'est beau, ça oui, c'est beau.
Admirez la beauté du matériel. La nourriture qui sert de carburant pour les déplacements et de points de victoire. |
Shadows over Camelot (Days of Wonder) |
Comme j'avais lu un résumé de ce jeu et qu'une table était justement disponible, nous nous sommes assis. Les explications étaient claires, le déroulement de la partie était assez fluide. Mais ce type de jeu de cartes demande beaucoup de concentration et de mémoire visuelle, surtout que plusieurs informations viennent se rajouter assez rapidement et font perdre de vue l'objectif premier : comptabiliser les points de chaque catégorie de cartes rumeurs pour partir en quête et se situer de 11 à 13 points. C'est un coopératif pour affirmer son allégeance à Camelot et sauver le royaume en réussissant 7 quêtes symbolisées par des épées blanches. Mais il se peut qu'un traître soit présent et les fasse échouer, d'où la présence des épées noires (au nombre de 7, la partie se termine aussi). Cet objectif secret rajoute un peu de piment à l'ensemble, et pour ce test, je dois bien avouer que Kirisuto nous a bien roulé dans la farine et l'a emporté seul contre tous !
Mais au final, ce jeu n'a pas retenu mon attention.
Trop de concentration tue le jeu, on discute, on compte, on suppute. Mais prend-t-on vraiment plaisir ? Pas sûr ! Moi je me suis bien amusé, mais j'étais le félon donc pas besoin de trop me concentrer, juste glisser de temps à autre "t'es sûr, tu ne crois pas qu'il y en a moins" ou " Oups ! J'ai confondu bleu clair et bleu foncé, désolé!"
Fundstücke (2F-Spiele) |
Un des gros buzz du salon, c'est Fremde Federn (Copycat en anglais). Mais comme il y a de fortes probabilités de voir ce jeu édité en français par Filosofia, aucun membre de notre groupe ne s'est penché sur ce titre. Il y a par contre ce petit jeu de carte sans texte qui tourne au doux nom teuton de Fundstücke, et on l'a essayé à six. C'est un bon petit jeu de guessing et de collection efficace dans son genre.
L'importance de repérer certains jeux avant de se rendre à Essen nous a permis de ne pas passer à côté de ce petit jeu sympa. J'adore ! C'est tout ce que j'aime, de l'interaction entre joueurs, des coups bas et évidemment du couinage, un peu de réflexion mais sans prise de tête. Il faut dire aussi que nous sommes le bon groupe de joueurs et l'ambiance était de mise. La durée est raisonnable, ni trop longue, ni trop courte, ce qui permet d'introduire ce jeu dans une soirée, soit en début, soit en fin, surtout après un jeu costaud où les neurones ont bien surchauffés ! D'ailleurs lorsque nous avons regagnés l'hôtel, nous nous sommes tous retrouvés autour d'un lit (ben oui à défaut d'une table lol) pour y jouer et faire durer l'atmosphère du salon que nous avions quitté. De retour à la maison, les enfants l'ont directement essayé et adopté !
Bon achat à prix démocratique : 10€ !
Moi je suis toujours les conseils de Merytima et je suis rarement déçu et cette fois n'a pas failli. Ce jeu est simple mais pas simpliste, drôle mais pas idiot, une petite part de chance mais si on lit bien dans les yeux de ses adversaires on ne devinera pas ce qu'ils vont jouer. C'est toujours un plaisir de voir presque tous les membres du groupe se ruer au shop du stand pour y acheter leur exemplaire.
Keyflower (R&D Games) |
Trois jours avant notre départ pour Essen, je tombe par hasard sur des photos du matériel sur BoardGameGeek, je vois que la règle est disponible et je la télécharge. Après deux lectures, je me dis que ça serait bien de l'avoir ce jeu qui à l'air de ressembler à aucun de mes autres jeux, d'autant plus que l'on peut y jouer jusqu'à six. La période des précommandes est à ce moment clôturée, tant pis. On verra bien si je peux m'en procurer un tôt le jeudi.
C'est donc le premier jeu que j'achète. Je me présente au stand ; deux tables, des caisses nombreuses et un membre du staff qui me voit arriver :
—"Hi, can I have a box of Keyflower, please?"
—"Maybe… Did you have preordered?"
—"Oh nooooo!"
—"Well, OK. It's not a problem. You can buy one."
Il s'avère que ce jeu termine premier au classement établi par le magazine allemand Fairplay. Bien que les classements sur ce salon soient critiquables et critiqués, celui-ci me paraît plus pertinent que le GeekBuzz de BGG. Quand je regarde les classements des années précédentes et mes goûts personnels, ça me rassure de voir Keyflower d'arriver en tête.
Samedi midi : Le nombre de boîtes a considérablement diminué. Ils ont pu installer une table de plus. |
Edo (Queen Games) |
C'est un jeu que nous avons essayé à quatre. Malheureusement la règle présentée était disparate et floue, ceci en grande partie à cause de la frontière linguistique (l'animateur parlait allemand et ne maîtrisait pas bien l'anglais). Néanmoins nous avons saisi la mécanique globale du jeu et je ne suis pas contraire à le tester à nouveau dans d'autres conditions. Il mérite qu'on s'y attarde.
Samurai Battles (Zvezda) |
On a fait quelques tours d’un jeu à deux, Samurai Battles, un petit wargame avec deux sortes de règles. Vu que l’année passée, on n’a pas trop apprécié la première version des règles, on essaye celles avec des cartes. On joue donc simultanément, et dingue, c’est le même principe que Mémoire 44 mais avec des samouraïs. Ok les figurines sont belles, mais les cartes sont affreuses (en anglais uniquement). Bof quoi… Je laisse ça aux fans du japon et je garde mon Mémoire 44.
Laissez-moi deviner, humm BattleLore ? Non! Heu Batailles de Westeros, non ? Alors Battlecry, non plus ? Où bien Mémoire 44 ? Non, juste Samourai Battles avec des cartes moins stylisées mais avec des figurines plus top.
Hooop! (Grana) |
Après Crôa! et Water Lily, voici Hooop! Petit jeu de grenouilles où le but est de les déplacer de leur feuille de départ respective vers celle du camp adverse. Pour ce faire une grenouille peut sauter d’une feuille à une autre si un pont les relie. Une fois le saut effectué, le pont est enlevé, sauf s'il s'agit de celle du départ de chaque joueur qui est reliée à la première feuille du plateau de jeu. À ce stand, en plus de pouvoir jouer, nous avons eu droit à une belle pomme !
Les fins de journée ne sont pas l'idéal pour tester un jeu, règles vite expliquées et voilà que l'on se retrouve dans un certain flou. Ce jeu est à rejouer, ça tombe bien Talitati l'a acheté.
Castles (Post Scriptum) |
En attendant de pouvoir tester Die Gulli Piratten ou Pirates des égouts, édité par Iello, nous avons entamé une partie de Castles. Le principe est simple : c'est une pose de tuiles afin de construire un château sur sa planche individuelle. Par tour, chacun pioche deux tuiles simultanément, face cachées, qu'il dispose ou stocke sur sa planche ou bien qu'il cède à un autre joueur qui lui ne peut pas s'en débarrasser. Le jeu prend fin lorsqu'il n'y a plus rien à piocher. Personnellement ce jeu n'avait pas grand intérêt, à caractère insipide.
Oh No… Invasion! (FableSmith) |
À la conquête de l'espace… Oui, mais pas vraiment ! En fait ce jeu est un bon coopératif où il faut se serrer les coudes pour repousser et détruire les aliens qui attaquent de toutes parts nos stations spatiales et qui protègent leur big boss « la matrice ». Le thème, la solidarité face à l'ennemi, les échanges entre joueurs sont autant de points qui m'ont séduite. La motivation de cet achat est avant tout familial (goodies et dédicace à la clef).
On y a rejoué a la maison et le jeu a parfaitement tourné : avec juste ce qu'il faut de suspens et une concertation familiale animée pour l'attaque de la matrice.
Mercurius (Rebel.pl) |
Je passe à côté du stand de Rebel.pl et regarde nonchalamment une partie qui se termine. C'est là que deux jolies polonaises blondes me demandent si je serais intéressé par une petite partie. Je leur demande dix minutes, le temps de récupérer les autres et elles m'assurent que la table est réservée jusqu'à mon retour. À mon retour donc, la table n'est plus réservée puisqu'il ne reste que deux places, les deux blondes ne joueront pas et elles n'expliqueront même pas le jeu. (Comment je me suis fait avoir, là.)
C'est à son auteur, Łukasz Woźniak, que revient la tâche. Le type est dynamique, ses explications sont claires et très courtes, à peine cinq minutes. C'est un jeu de spéculation à base de cartes. On achète ou vend, on joue une carte qui modifie les cours et elle le fait pour deux choses, une action (titre) et une marchandise. Une carte jouée applique son effet trois fois puis disparaît. Le plus riche gagne.
C'est très simple, le matériel est limpide avec seulement des pistes graduées sur lesquelles figurent les prix fluctuants des actions et des marchandises. Si une carte augmente le coût d'une action, elle diminue le prix d'une marchandise ou inversement.
La partie est écourtée après seulement cinq ou six tours par un des joueurs qui est manifestement largué et qui désire quitter la table. Je pense que les trois autres auraient bien été au bout. Sympa comme jeu, mais je ne pense pas que je le veux dans ma ludothèque pour y revenir souvent.
Après deux tours : Bof, j'ai bien compris les règles, mais je ne vois pas l’intérêt ni même comment on peut anticiper quoi que ce soit dans ce truc. Après quatre tours, j’ai pigé. En fait, on peut tout calculer (et pourrir les autres). Bon le plateau de jeu en ferait fuir plus d’un, mais si on ne s’arrête pas à ça, c’est chouette.
Clocks (Sand Timer) |
Tim De Rycke, un des deux auteurs belges d'Aquarium, nous explique leur nouveau jeu Clocks : jeu d'enchères et de dés. Le principe est le suivant : Chaque joueur choisit une horloge et reçoit un nombre de pièces. Le premier joueur lance un certain nombre de dés (nombre de joueurs plus un) et les divise en groupe. Ensuite tous les joueurs font une offre à point fermé. Le joueur qui a fait l'offre la plus forte choisit en premier et ainsi de suite… Il faut placer les dés obtenus sur votre horloge dans le sens horaire (évidemment) et gagner de l'argent ou des actions bonus. À chaque tour, vous pouvez exécuter une action gratuite et vous pouvez également acheter une action supplémentaire. Dès que les valeurs de tous les dés placés correspondent avec les chiffres sur l'horloge, le joueur gagne !
Finalement nous avons simplement acheté l'extension d'Aquarium. Nous avons tout de même été tentés d'acheter ce jeu qui nous titillait, mais son prix nous a fait réfléchir à cet achat quelque peu compulsif (€35). Une prochaine fois, pourquoi pas…
Among the Stars (Artipia Games) |
J’ai joué à Among the stars, un jeu de cartes dans l’espace avec de jolies cartes carrées, on dirait pour les cartes un Race for the Galaxy, pour le principe du draft un 7 Wonders et pour le positionnement des cartes qui doivent être accolées les unes au autres, un Glen more. Un jeu très simple à comprendre qui peux bien fonctionner de deux à quatre joueurs. Je ne l’ai pas acheté (on ne peut pas tout acheter) mais il m’a bien plus et à Christian aussi d’ailleurs.
Voilà un jeu qu'il est beau, et comme le dit Talitati, plein de jolis dessins à la Race for… et un système de draft à la 7 wonders, mais là je n'apporte rien de plus que lui (et je vois déjà Mildiou s'énerver parce que je prends de la place). Je dirais quand même qu'un jeu tel que celui-là serait mieux en français et c'est pour cela que je ne l'ai pas acheté à Essen. À suivre donc…
Homesteaders (Quined Games) |
C'est un animateur extrêmement sympathique qui nous interpelle alors que nous jetions un coup d'œil au matériel. Il nous explique la règle alors qu'une partie est sur le point de terminer. Il connaît bien le jeu, les explications sont claires, ponctuées d'humour et en français qui plus est.
Une fois la table libre, on s'installe à quatre pour une partie. Le principe est de constituer son lopin de terre et d'y inclure divers bâtiments qui offrent des pouvoirs pour se développer. Ces bâtiments sont parfois activables par des cow-boys et ils doivent être acquis par des enchères. Trois enchères par tour font qu'au moins un joueur n'aura rien. Je dis au moins, car il y a un intérêt à passer. Passer nous fait progresser sur une piste (la voie ferrée) qui offre une série de bonus.
Le jeu dure dix tours et il nous n'en a fallu que cinq pour comprendre que ce jeu va beaucoup nous plaire. Je l'ai acheté en plus de la précommande que j'avais faite chez Quined Games (Carson City et son extension). J'ai lu toute une série de règles avant Essen, et je dois avouer que j'avais mis celle-ci de côté.
On confirme notre intérêt pour le jeu avec une partie le soir même à l'hôtel.
De tous les jeux testés, celui-ci remporte la palme d'or ! C'est un très bon jeu : stratégie, placement, réflexion, enchères, gestion de l'argent, transformation des ressources, construction de bâtiments pour le rendement, tous sont au rendez-vous. Ce que j'apprécie par-dessus tout dans un jeu de réflexion, c'est d'avoir la possibilité de marquer par diverses manières des points de victoire. Et c'est le cas ici ! De plus, la possibilité de transformer nos acquis (pièce, commerce, ressources) permet de ne pas bloquer le jeu et de perdre bêtement un tour. Nous n'avons pas pu résister, il nous le fallait dans notre ludothèque personnelle ! Coût : 30€ bien investis. Et encore merci à l'animateur super dynamique et jovial qui nous a communiqué son enthousiasme pour ce jeu !
Une histoire de colons aux États-Unis… C’est génial, des enchères, de l’anticipation, de l’investissement dans des bâtiments. Il devient vite possible de calculer à plusieurs tours. On n’a pas terminé, mais j’adore.
The Doge Ship (Giochix.it) |
Jeudi soir, le salon commence à se vider, Talitati et moi sommes sur le stand de Giochix.it en train d'admirer le plateau de The Doge Ship qui est illustré par le même artiste qu'un autre jeu que j'avais acheté ici l'année dernière : Upon a Salty Ocean.
Stefania Niccolini (co-auteure) nous entend parler et vient à notre rencontre pour nous proposer une explication rapide en français avec un délicieux accent italien. Le jeu n'est pas complexe, on comprend presque tout mais nous n'avons pas le temps d'entamer une partie puisque l'éclairage vient de se couper ; le salon ferme ses portes et le Messe veut nous le faire comprendre. (On ne voit pas le temps passer.) Je donne rendez-vous à Stefania en lui promettant de revenir avec les autres le lendemain.
Mais comme je l'écris plus haut, à Essen, on ne voit pas le temps passer. Et c'est encore une fois en fin de journée que nous arrivons au grand complet sur le stand. Elle recommence l'explication pour ceux qui l'avait ratée hier, mais certains d'entre-nous sont fatigués et n'ont pas accroché à l'explication de Stefania qui est elle aussi épuisée après deux jours, à tel point qu'elle me propose avec humour de m'engager pour expliquer le jeu aux francophones le lendemain. (Elle insistait une fois de plus, et j'acceptais.) Cette fois encore, pas le temps de commencer la partie, les hauts parleurs nous jettent dehors. Je donne rendez-vous demain.
Mais comme je l'écris plus haut… Je n'ai pas eu l'occasion de revenir. Dommage, l'endroit était accueillant, le jeu esthétiquement attirant. Même si ce titre n'a pas l'air (de prime abord) d'être incontournable, il me paraît faire figure d'un bon poids moyen. Avec le recul, je regrette de ne pas l'avoir pris, d'autant que j'aurais pu me le faire signer par sa charmante co-créatrice.
Vraiment dommage que ce jeu arrive en fin de journée, il méritait mieux que le peu d'enthousiasme que j'ai pu lui consacrer.
Il est tard, et on doit donc partir et laisser la table vide. |
Columba / Arriala (Ludocom) |
On rentre le samedi matin avant l'heure d'ouverture grâce à nos tickets pour quatre jours. On cherche un endroit où jouer et on se pose chez Ludocom. Laurent Escoffier nous explique son jeu. Columba est un pur jeu tactique où les retournements de fin de partie sont possibles. Il s'agit de poser ses tuiles sur d'autres afin de prendre le contrôle de zones et de récupérer les éléments occultés. Un élément agressif (les faucons) peut intervenir pour détruire les domaines adverses. On a bien aimé.
Puisqu'il n'y a encore presque personne et que tout le monde a le temps, Michel Comba nous explique les règles de son premier jeu édité : Arriala. C'est ici un jeu de majorité avec peu d'éléments qui peut avoir une accélération de partie violente. C'est très très court.
Nous avons passé là un bon moment avec deux personnes très sympathiques.
Columba : Que dire de plus que Mildiou, si ce n'est que nous avons acheté le jeu !
Pour l'avoir testé, entre amis et en famille, je dirai qu'une fois certains moments de frustrations passés, nous nous rendons compte qu'il y a toujours moyen de retomber sur ses pieds et de rester dans la course, voire de l'emporter. Toute la complexité de ce jeu réside dans le fait de contrecarrer le hasard du tirage de cartes territoire, d'optimiser ses points de victoire et de contrarier les plans des adversaires. Il est vrai qu'il n'est quand même pas aisé d'anticiper la fin de la partie (pioche de cartes territoire épuisée), et que les points négatifs (dernier objectif non rempli) sont pénalisants, c'est pourquoi il est très utile de se constituer un stock de pigeons pour se sortir de ce mauvais pas !
À trois 3 joueurs, c'est du chacun pour soi. À quatre joueurs, ça devient du semi-coopératif.
Arriala : Malgré le peu d'ouvriers en notre possession (cinq) pour clôturer au fur et à mesure des sections de barrage entre deux villes, les cinq points d'actions disponibles durant notre tour sont largement suffisants, surtout si l'on n'omet pas la puissance des cartes à jouer ! Il y a aussi différentes façons de marquer des points de victoire : construction de barrage, de sections où la majorité l'emporte et utilise la présence des autres joueurs pour gonfler ses points, les parcelles de champ (majorité prime), la construction de ouvrages d'art, et deux cartes qui aident le dernier joueur sur la piste de score (faut-il encore les tirer). Il est bien équilibré, fluide, agréable, et condensé (trente minutes).
Achat groupé avec Columba, plus dédicaces, plus goodies, plus Baby Boom en cadeau : 45€ !
Die Gulli Piratten (Heidelberger Spielverlag) |
C'est le dernier jeu testé avant notre départ d'Essen, mais je n'y ai pas adhéré. Pourtant le matériel avait piqué ma curiosité. Le fait de devoir chercher après la bonne figurine, et surtout de les différencier, pour bénéficier de certains pouvoirs ne me plaisait pas. Je préfère de loin avoir des cartes actions en main, les poser et jouer un bête pion de couleur sur le plateau de jeu. Je ne suis pas non plus rentrée dans l'atmosphère du thème annoncé, une fois l'illustration découverte, dommage parce qu'il y avait matière à creuser… Finalement nous avons quitté la table bien avant la fin de partie. De toute façon, au vu de nos têtes, il n'y avait pas de doute permis : ce jeu n'est pas fait pour nous !
Les explications n'étaient pas top, mais cela ne change pas l'impression que m'a donné ce jeu, peut-être un peu trop simpliste.
Les boutiques, bradeurs et déstockeurs |
C'est aussi l'occasion de chercher des bonnes affaires, des titres anciens à des prix cassés. Et même des pas anciens du tout, comme par exemple Tournay à 15 euros, 20ème siècle à 10 euros. C'est Heidelberger qui propose la plus grande surface de jeux à partir de 5 euros. On a d'ailleurs fait un achat à l'aveugle : Goldene Ära à 5 euros alors qu'il était présent en anglais (The Dutch Golden Age) sur le stand Mayfair à 30 euros.
Mais c'est ailleurs que je fais ma petite trouvaille qui fait plaisir : Macht & Ohnmacht. Un jeu d'Andreas Steding que je recherche depuis des mois. La surprise vient du prix que le vendeur me réclame quand je lui dis que je prends une boîte : Eight euros ! Huit euros, dans ces conditions, j'en ai pris deux. Si quelqu'un en veut une…
Petite anecdote : sur le stand Heidelberger, les vendeurs ont un t-shirt jaune, comme moi ce jour-là. Et en m'entendant décrire un jeu entre nous, un français m'interpelle et me pose plein de questions sur d'autres titres. J'ai même vendu un jeu !
Essen 2012 |
Pas de rencontre avec Tric Trac pour moi (les autres oui). J'ai juste aperçu le Docteur Mops de loin et croisé Monsieur Phal alors que nous étions dans deux flux de foule qui se croisaient. J'ai juste eu le temps de lâcher un "bonjour" sans pouvoir m'arrêter. Il faut dire qu'avec les congés scolaires en Allemagne, il y avait bien plus de monde que l'année dernière le jeudi et le vendredi.
Merytima, Kirisuto et moi-même avons pris un pass pour les quatre jours puisque nous avions décidé de rester trois jours et que cette formule tarifaire est plus intéressante. Le gros avantage de cette formule est que l'on ne doit pas faire la file pour rentrer le matin. Ce ticket permet de rentrer par n'importe quel passage et pas seulement par les trois entrées, mais surtout, il permet de rentrer avant l'heure d'ouverture.
Cela nous a permis de rentrer le samedi matin et de traverser plusieurs hall quasi déserts. La prochaine fois, on compte bien profiter de cet avantage en allant encore plus tôt le matin. Trouver une table de jeu dans ces conditions est très facile à condition que les animateurs soient déjà disponibles, comme chez Ludocom où nous avons pu enchaîner deux parties de deux jeux différents dans un calme inhabituel pour l'endroit.
Cette année, pour cause de cours du soir, je me rends au salon d'Essen uniquement le samedi. Lula et moi rejoignons les trois courageux qui sont présent depuis jeudi.
Ma première impression est qu'il y a beaucoup plus de gens un samedi (l'année précédente je n'ai été que le jeudi et le vendredi). Et l'ambiance est beaucoup plus familiale.
Pas grave, c'est juste un peu plus difficile de voyager entre les allées, et je ne suis pas là pour tester les jeux, je laisse ça aux "experts" ^^ Je suis venu pour le stand Wizkids, pour le jeu Heroclix (jeu de figurines basé principalement sur l'univers des comics) car il y a eu une rumeur d'un tournoi européen. Il n'en sera rien, ce sera pour l'année prochaine. (Bien que ça reste vague).
Je n'ai pas de liste de jeu, sauf Sylla (et encore c'est pour un pote). Je suis donc vraiment là en "touriste" qui vient goûter de la Stauder et prendre quelques photos.
Toute première expérience "Essen" en ce qui me concerne. Aussi "vierge" que le petit oiseau qui vient de naître aussi bien du lieu, que de ce que j'allais trouver là-bas ! Et qu'ai-je trouvé ?
Des kilomètres de rayons, des mètres cubes de boîtes, des cubes en bois ou pas de toutes les couleurs, de toutes les formes, des gens qui parlent plein de langues différentes et avec des looks tout aussi différents. Le paradis de la geekette que je suis, un vrai Smourbiff en liberté avec des yeux ronds comme des panneaux de signalisation.
Plus moyen de savoir où donner de la tête, à gauche à droite, en haut en bas, dans les moindres recoins, entre les gens, limite à passer sous les jambes des plus grands si nécessaire, curieuse comme un chat à en oublier d'aller faire pipi.
La caverne d'Ali Baba. Vous l'aurez compris : Essen c'est ma troisième maison, la deuxième étant Ikea. Et là, tu te dis avec ton petit coeur tout excité de bonheur et d'allégresse que ton budget c'est vraiment trop peu et qu'il faut vite passer au distributeur. Heureusement, qu'on a un Loulou qui dit NON ! Y'aura d'autres Essen et qu'on a pas encore tout essayer de ce que LUI a rapporté l'année précédente.
Là, tu déploies ta liste (tableau Excel) qui fait une page A4, avec des annotations de ce que t'as encore eu le temps de voir juste avant de partir le jeudi matin sur Tric Trac à 4h59 entre la craccotte de choco et le jus d'orange. Parce que tu es persuadée que t'as sûrement oublié LE jeu a ne pas rater. Et quand toi, petite novice que tu es, t'arrives là, tu te dis "ben merde alors je dois avoir oublié 4 ou 5 pages A4 à la maison, Non ????? Fébrilement tu te rends dans le hall où tu peux trouver le premier jeu sur ta liste que tu paies 10 euros au lieu de 24 dans ta boutique. Et là tu te dis que ton budget sera peut-être, mais alors vraiment peut-être juste un petit peu suffisant.
Seul Bémol, moi qui aime les chemins carrés à la romaine, les lignes droites et organisées, j'avoue que c'était pas trop le cas et qu'on est un peu parti dans tous les sens. Promis l'an prochain en me basant sur le plan de Laurent, je me fais un trajet optimum de la super optimisation de la mort qui tue pour faire le moins de tours et détours et ratours…
Bon cette année, je n'ai pas beaucoup joué, mais vu le monde, le bruit et l'anglo-espagno-franco-[…]-allemand de certains animateurs de stand, ben j'avais un peu de mal à suivre. Solutions : apprendre l'anglais mais bon y'en a qui avaient un accent anglais aussi beau que le mien, ou apprendre l'allemand en essayant que faire abstraction de ce p… de double S si dur à prononcer. Enfin j'ai quand même su dire "eine käse brezel" et tout ça en allemand dans le texte et sans fautes.
Comme l'année précédente avec Jagdfieber, on y déniche un petit jeu de cartes d'ambiance qui fait l'unanimité du groupe d'amis : Fundstücke. Mais aussi un flop avec Die Gulli Piratten, et une bonne surprise avec Homesteaders qui n'était pas présent sur notre liste de jeux à tester. Par contre quelques jeux attendus n'étaient pas encore édités ou étaient en rupture de stock Gentlemen Cambrioleurs, Terra Mystica,… mais ce n'est qu'une petite goutte d'eau dans l'océan des boîtes disponibles. [Mildiou : Je rajoute Nieuw Amsterdam, ma plus grosse attente de ce salon.]
Présents sur site, les éditeurs, les auteurs, les illustrateurs de plusieurs jeux nous font le plaisir de dédicacer nos boîtes : Tokaido, Columba, Arriala, Oh no… Invasion! Il est également possible d'aborder Mr Phal, ça c'est pour les fans de la Tric Trac TV !
Bilan des achats : un bon tiers des jeux testés et achetés, en plus des achats coups de cœur, et du matériel utilisé pour concevoir ou améliorer des prototypes. Le petit plus d'Essen, c'est quand même de recevoir quelques goodies en extra, et de faire des rencontres !
Petites suggestions pour optimiser votre séjour à Essen :
1) Prévoir un beau budget, parce que les tentations sont nombreuses et parfois irrésistibles, voire pulsionnelles ;
2) Réserver suffisamment à l'avance un hôtel ;
3) Penser à vider le coffre de la voiture (clin d'œil à Talitati) ;
4) Idéalement emporter un caddie ou une valise à roulettes, vous verrez ça s’avèrera très utile (d'ailleurs merci à Bouffy) ;
5) Sur place n'hésitez pas à déguster des schnitzels, des kässe brezels, sans oublier leur fameuse bière la Stauder ;
6) Avoir un bon plan du site (celui de Duke of Earl augmenté des logos par Mildiou était top) pour optimiser la visite des différents halls.
Bilan de cette virée entre potes : À refaire, mais pourquoi ? Tout simplement pour l'ambiance, pour le choix (jeux, goodies), pour les rencontres ludiques, pour les fous rires, mais aussi pour éprouver cette sensation de participer à un grand événement international tant attendu par la communauté ludophile ! Et comme tout bon Montois dirait : « ein v'la co pou ein an ! ».
Le butin |
Essen 2011. J'ai bien fait de l'acheter ce jeu ? |
Et pour terminer, j'aimerais parler de l'édition précédente, en particulier des jeux que j'avais ramenés. Ils étaient peu nombreux et ce n'étaient même pas tous des nouveautés.
Firenze. 13 parties jouées, surtout à deux joueurs. Un achat rentabilisé et non regretté d'un titre de mon auteur favori.
Jagdfieber. 9 parties jouées. Un bon petit jeu malin et sympa. Les enfants aiment beaucoup. Je suis satisfait de le posséder vu sa rareté et le plaisir d'y jouer. Enfin, sa rareté n'est plus un problème car l'auteur était de retour avec de nombreux exemplaires. Tant mieux pour tout le monde.
König von Siam. Une seule partie à deux durant laquelle j'ai bien senti qu'il y avait du potentiel sans le maîtriser. Ce jeu est assez déroutant mais je compte bien m'y plonger le moment venu. Achat dispensable, donc.
Rattus Africanus. Une seule partie. On a beaucoup joué à Rattus dans le passé, mais les enfants en sont un peu lassés pour l'instant. Achat dispensable.
Singapore. 10 parties jouées. Bonne surprise pour moi et également pour mon père. Les parties devraient continuer à s'accumuler. Une bonne acquisition.
Tournay. 27 parties. Un carton, même si j'y joue moins maintenant. Mais c'est simplement parce que d'autres jeux prennent mon attention. Et on n'a même pas encore utilisé les cartes de l'extension incluse. Un achat plus-que-rentabilisé.
Upon a Salty Ocean. 4 parties. Un bon petit jeu calculatoire qui a été unanimement apprécié. Content de l'avoir dans ma ludothèque.
Vanuatu. 8 parties. LE jeu d'Essen 2011 en ce qui me concerne, une belle découverte et un coup de foudre pour ce titre qui contrarie certains de mes partenaires par son côté exigeant et vicieux. Mais d'autres l'apprécient comme moi, ce qui en fait un achat que je ne peux pas regretter. Une merveille.