• Hansa Teutonica. 30 parties. Et c'est seulement maintenant que je vais essayer la variante pour deux joueurs. Je ne vais pas encore répéter une fois de plus mon admiration pour ce jeu maintenant, mais j'avais peur d'être déçu parce que la règle normale ne vaut que de trois à cinq joueurs et je ne voulais pas tomber sur une version tronquée ou trop différente. Et puis, il faut bien essayer non ? C'est quand même mon jeu préféré, et je n'y ai pas encore joué à deux ? Oui, il fallait essayer.
Le jeu n'est pas le même. Un pion en bois indique la zone dans laquelle on peut agir et on a le droit de bouger ce pion d'une ou deux zones avant ou après la résolution de nos actions. De plus, on peut consommer une ou plusieurs de nos actions pour le déplacer. Ce qui développe l'aspect tactique d'Hansa Teutonica tout en ne changeant pas grand chose à l'aspect stratégique. Le déplacement de ce pion peut causer de la réflexion supplémentaire.
Ce qui m'embête c'est que ça change quelque chose que j'aime bien dans le jeu normal à plus de deux joueurs : la fluidité. Ici, il faut réfléchir où laisser ce pion. Est-ce que je le recule pour l'obliger à dépenser ses deux déplacements gratuits, voire plus, afin de l'éloigner de la zone sur laquelle il a joué précédemment ? Est-ce que je le déplace quelque part pour l'y inciter à jouer et de fait espérer être tranquille ailleurs ? Le tour d'un joueur est plus long, et le jeu est légèrement plus compliqué.
Une autre chose me déçoit un peu, c'est le développement de la compétence Actiones. J'ai déjà gagné à Hansa Teutonica en ayant trois actions à jouer par tour alors que les autres en avaient quatre ou cinq. Ici, ça me paraît impossible. Le joueur avec plus d'actions peut déplacer le pion plus loin et peut donc empêcher l'autre de faire quelque chose de vital en l'éloignant à l'autre bout de la carte.
En connaissance de cause de ces modifications, je ne peux pas dire que le jeu à deux est mauvais, que du contraire. Mais il est quand même sensiblement différent du jeu que j'affectionne. Plus tactique, plus calculatoire, plus long. Après une ou deux parties nécessaires pour assimiler le renforcement de l'aspect tactique, il peut devenir un excellent jeu à deux.
Et comment ça s'est passé concrètement ? Après la phase quasi-obligatoire du développement d'Actiones, on a commencé à jouer avec le déplacement du pion. Et en ce faisant, on s'est rendu compte de l'importance de la compétence Liber Sophiæ. Si les autres actions impactant les ressources sur le plateau nécessitent la proximité du pion, Liber Sophiæ non. Les déplacements se font librement. Il n'a pas été rare de voir un déplacement se concentrer sur une zone éloignée et ensuite déplacer le pion en l'échange de nos actions afin de revendiquer une route commerciale pour terminer.
J'ai tenté aussi de maximiser la compétence Clavis Urbis car il est facile à deux joueurs d'établir des comptoirs l'un à la suite de l'autre si le pion ne se déplace pas trop vite. J'ai espéré faire un grand réseau et, en développant la compétence au maximum, marquer beaucoup de points. J'ai réussi, mais mon père a fait plus et mieux.
Il va presque monopoliser les emplacements à Coellen. Et j'ai dû me placer sur le plus petit d'entre eux pour l'empêcher de marquer les 35 Points de Prestige seul. Mais en faisant ça, je me prive de réaliser la connexion est-ouest et avec du recul, je crois que c'était une erreur.
Il a cinq actions, moi seulement quatre et la différence se fait sentir. Il est impossible pour moi de récupérer un nouveau négociant (cylindre) car il éloigne le pion trop loin et je suis trop court d'une action pour le ramener là où je le voudrais. Il va aussi abuser d'une petite route commerciale pour laquelle il contrôle les deux villes et donc marquer deux PP à chaque fois qu'il revendiquera cette petite route. Il marque régulièrement des PP et me distance sur la piste de score.
Toute son écritoire sera libérée de ressources et toutes ses compétences sont développées à leur maximum. Il a plus de jetons bonus et le seul domaine dans lequel je suis supérieur est mon grand réseau ininterrompu qui me rapporte 40 PP.
À défaut d'un troisième joueur, on y jouera certainement encore à deux. Hansa Teutonica, même a deux, ne pouvait pas me décevoir.
Fernand | Laurent | |
Prestige |
21 |
10 |
Compétences |
16 |
0 |
Jetons |
10 |
6 |
Coellen |
28 |
7 |
Villes |
12 |
14 |
Carte objectif |
- |
- |
Réseau |
12 |
40 |
TOTAL |
99 |
77 |
• Troyes. Après mon jeu favori,… celui de mon père. Pour commencer, voici la liste des cartes activités qui vont apparaître lors des trois premiers tours.
Religieux : Prêtre — Apprentissage — Pèlerinage.
Militaire : Chevalerie — Mercenaire — Joutes.
Civil : Boulanger — Milicien — Orfèvre.
La présence du Boulanger nous a garanti à tous les deux de nombreux deniers et personne n'a souffert de la pauvreté à aucun moment. La principale activité du premier tour a été de tenter de renforcer nos positions dans les trois bâtiments.
Pendant qu'il se concentre à lutter contre les événements, je vais placer un maximum de cubes à la Cathédrale car c'est que me demande de faire Urbain IV, un de mes personnages, et aussi car j'ai un grand besoin de gagner de l'influence. Cette influence est dépensée pour placer des habitants sur les cartes activités et pour continuer le balet dans les trois bâtiments, on continue de se chasser dès que possible.
On se rend bien compte que l'on joue cette partie au point près et je vais acheter les dés rouges qu'il a besoin pour lutter contre les événements juste pour activer le Mercenaire.
La partie fût tendue du premier au dernier tour pour un score final identique, et à Troyes les égalités ne sont pas départagées. Excellente partie. C'est incroyable comme ce jeu permet encore de nous tenir en haleine après plus de cinquante sessions.
Fernand | Laurent | |
Points de renommée |
17 |
18 |
Événements non contrés |
1 |
0 |
Hommes de métier |
6 |
9 |
Cathédrale |
0 |
0 |
Chrétien de Troyes |
6 |
3 |
Urbain IV |
1 |
6 |
Hugues de Payns |
6 |
3 |
Henry Ier |
3 |
1 |
TOTAL |
40 |
40 |